ARTICLE
RÉDIGÉ PAR CHRISTIAN HUBER POUR L'ORGANE DU CSE l
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(Original en allemand)
QUI
NE RÉALISE PAS SON RÊVE, RESTERA DÉCU
(traduction de l'article rédigé par Christian Huber pour
l'organe du CSE)
Madeleine Niederberger rêve pour la première fois d’une
vie sur une péniche lorsqu’elle faisait son stage en
tant que fille au pair dans une famille à Paris, proche
de la Seine. Les grandes péniches l’ont fasciné. Par la
suite, elle a du renoncer à une vie sur la péniche
puisqu’elle a épousé Joseph Niederberger, un montagnard
de Nidwald. Ils ont néanmoins voyagé et visité
ensemble, durant plusieurs années, une bonne partie de
l’Europe avec leur CampingCar. Pour leur retraite cette
forme de voyage sur les routes leur paraissait toutefois
trop agitée. Au hazard d’une émission de télévision, ils
sont tombés sur notre site « Kinette.ch », et ça a été
l’étincelle.
Joseph, papa et technicien du bâtiment, et Madeleine,
maman, ménagère et prof de Yoga ont commencé à se
documenter et planifier systématiquement. Ils nous ont
rendu visite dans notre quartier d’hiver à Roanne et
nous ont questionné pour obtenir toutes les
réponsesqu’il cherchaient.
Ils se sont laissés guider à travers le port pour
visiter plusieurs bateaux. Leur choix était unanime :
« ça doit être un Motortjalk ». Nous les avons informés
sur l’existence du Club Suisse des Ecluseurs CSE ; ils
se sont inscrits comme membre et les deux ont suivis le
cours pour obtenir le certificat d’opérateur radio VHF
avec Fredy Weber. Par la suite, Joseph a suivit
également le cour pour moteur Diesel avec Heinz
Dirnberger. A vrai dire, ils ont d’abord cherché à
vendre leur maison et ont finalement trouvé la solution
idéale en la louant. Avec l’aide du courtier en bateau,
Ruud Thomas, ils ont choisi une Skûtsje « Wietske » d’un
peu moins de 20 mètres qui a été rénovée et transformée
d’une main d’expert en bateau d’habitation par le
propriétaire précédent. Sans hésitation ils ont signé le
précontrat en juin 2008. De retour en Suisse ils ont
préparé la théorie pour passer, par la suite, avec
succès le permis pratique pour bateau à moteur avec un
Zodiac (bateau pneumatique), sur le lac Léman.
Depuis juin 2009, Madeleine et Joseph vivent sur leur
bateau, apprennent à le manœuvrer (ce qui est très
différent d’un bateau pneumatique) en compagnie du
propriétaire précédent et ont déjà entrepris les
premières sorties.
Lorsque nous les avons rencontrés par hasard, en août
dans le Nordbrabant à Zevenbergen, nous nous sommes
amarrés à côté d’eux. Nous leur avons demandé s’ils
n’ont jamais regretté leur choix. Avec un grand sourire
ils nous répondent spontanément : « Pas une minutes,
nous ne nous ennuyons même pas de notre jardin !»
Lorsque paraîtra ce reportage, les deux nouveaux
propriétaires d’un bateau seront sur les routes
fluviales en direction de leur quartier d’hiver à Sneek,
dans le Friesland - heureux d’avoir réalisé leur rêve.
Christian Huber M.S. Kinette
WWW.KINETTE.CH
01.08.2009 -
ARTICLE
DU 1ER AOUT 2009 DANS LE JOURNAL BNDeStern NL l
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(Original en hollandais)
UN COUPLE SUISSE PREND SOIN ET
MAINTIENT LE PATRIMOINE MARITIME HOLLANDAIS
(traduction de l'article du journal BNDeStern)
Dans le port de plaisance Lamgat dans
le West-Brabant (Hollande) se joue une étonnante
alliance. Le couple Niederberger de la Suisse vit depuis
peu de temps sur un ancien bateau du Friesland.
Naviguer avec ce lourd bateau à cale plate et le
maitriser n’est pas facile pour Madeleine et Joseph, les
quelques dégâts de peinture sur la coque en témoignent…
mais tous les deux sont enthousiastes dans leur nouvelle
vie.
Proche du pont pour cyclistes et
piétons qui traverse la Mark et rallie les villages
Hoeven et Zevenbergen, dans le port de plaisance Lamgat,
on remarque un étonnant phénomène: Le Friesentjalk
WIETSKE, un bateau construit en 1906. Cet ancien bateau
à voile appelé aussi « Skûtsje“ en Holland a été
merveilleusement restauré en une confortable péniche
habitable et motorisée. Malgré la partie nouvelle et
surélevée, ce bateau n’a rien perdu de sa ligne
classique de l’époque. La particularité de ce bateau
historique: il est exploité et entretenu par un couple
Suisse et non par une association hollandaise.
Depuis 2 mois Madeleine et Joseph
Niederberger vivent sur cette pièce de musée flottante.
Le couple exploite et soigne son bateau d’habitation et
a quitté définitivement son foyer à Bussigny près de
Lausanne où il habitait auparavant. « Nous ne l’avons
encore pas regretté un seul instant. C’était un grand
pas de louer notre habitat en Suisse, d’abandonner tous
nos biens. Mais lorsque tout cela était derrière nous,
nous avons ressentit un grand soulagement » précise
Joseph.
Vivre sur un bateau a toujours été un
rêve pour Madeleine. Durant sa jeunesse elle avait fait
un stage à Paris pour apprendre le Français. La, elle a
été fascinée par les péniches qui naviguaient sur la
Seine.
„Mais elle a marié un homme de la
montagne et ainsi la vie sur l’eau n’était pas
possible" sourit Joseph.
Mais après son départ en retraite
anticipée, l’opportunité s’est présentée. Nous avons
d’abord pensé faire des voyages avec notre Motorhome,
mais la nervosité qui règne sur les routes nous a fait
changer d’idée.
Des Informations par internet ainsi
que des courtiers internationaux ont finalement conduit
ces aventuriers de la Suisse, il y a une année, dans le
Polder à Zevenbergen (NordBrabant en Nederland).
Sur les rives de la „Roode Vaart“, un
petit canal qui amène à Zevenbergen, le
hobby-restaurateur Jacq van de Broek a travaillé plus de
6 ans sur ce bateau, baptisé WIETSKE. « Nous en avons
tout de suite été amoureux … exactement ce que nous
cherchions, un bateau avec une histoire et une âme, qui
demande beaucoup d’entretien. En effet le temps
disponible lors de notre retraite nous permettra bien
de nous occuper de notre bateau historique» se souvient
Madeleine.
« Ces dernières semaines nous étions
occupés par diverses installations, telles que
chauffage, machine à laver, auvent, ainsi qu’à apporter
des petites modifications. Le premier grand voyage est
programmé dans un mois ». Il conduira à Sneek, où le
couple a prévu de passer l’hiver. Plus tard, les époux
souhaitent voyager à travers l’Europe, en particulier la
France.
C’est beau, tout cela … mais les
Suisses n’ont pas beaucoup d’expérience en navigation.
Manœuvrer et maitriser un Tjalk de 35 tonnes n’est pas
évident, même avec un propulseur d’étrave. « Nous
l’avons vécus lors de nos exercices de navigation. Nous
n’avons pas encore la WIETSKE entièrement sous contrôle:
quelques traces sur la coque en témoignent » constate
Joseph. Le permis obtenu en Suisse ne règle pas tous les
problèmes non plus. « En effet nous avons fait l’école
de conduite sur un Zodiac avec un moteur hors bord ».
Cela ne se conduit pas de la même façon qu’un bateau de
20 m en acier surtout lorsque le vent s’en mêle » sourit
Madeleine.
Le gai duo confirme que cette
expérience est aussi une épreuve pour le couple, après
38 ans de vie commune. Rester calme est la première
règle sur un bateau, mais un juron est parfois
inévitable.
Il n’est pas encore décidé qui sera
finalement capitaine à bord et qui sera matelot.
Madeleine a néanmoins déjà sa petite idée sur la
répartition des tâches à bord: « Le cordage est lourd et
difficile à manipuler; elle pense que c’est plutôt le
travail d’un homme ».
Les Suisses se plaisent beaucoup dans
le West-Brabant. « Le paysage plat et le calme nous
conviennent. Nous avons déjà réalisé de jolis tours en
bicyclette et visités des villages dans la région, tels
que Hoeven, Oudenbosch, Steenbergen, Willemstad ».
Entretemps, le couple s’est aussi
intéressé à l’histoire de leur bateau. Au « Musée des
Skûtsje » à Sneek nous avons vu comment se passait jadis
la vie sur ces bateaux transporteurs. C’était un
travail vraiment dur et, la famille logeait à bord sur
un très petit espace. Par respect de ce passé très
pénible et impressionnant nous tenons à garder le bateau
le plus possible dans son état initial … par ailleurs
nous n’avons pas non plus changés le nom du bateau : « Wietske ».
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